Longtemps dans ma vie, j’ai combattu mon corps de femme. J’étais surprise chaque mois de constater la fluctuation de mes états d’âme et je luttais contre moi-même afin de ne pas les laisser m’envahir.
Ce n’est un secret pour personne, lorsque l’on naît femme, ces divers états d’âme sont un passage obligé.
Mais je peux vous affirmer qu’aujourd’hui je me sens plus souvent en harmonie avec mes hormones qu’en conflit. Je les vois désormais comme une richesse et c’est précisément ce que je vous souhaite.
À vous aussi, messieurs, je souhaite que par mes mots vous compreniez un peu mieux ce que nous ressentons au quotidien et que vous deveniez nos alliés face à ces défis.
J’ai rarement pris des anovulants. Ça ne me faisait pas, je ne me reconnaissais pas du tout avec cette chimie qui n’était pas la mienne. J’en arrivais rapidement à ne plus saigner du tout, à me sentir drabe, moins intense. Je comprenais donc vite que cette invention, synonyme de la libération de la femme, ne parvenait pas à me connecter à mes réels états, loin de là.
Le calcul n’était donc pas difficile à faire : j’arrêtais la pilule!
J’ai donc eu le privilège d’être face à mon corps au naturel bien plus souvent qu’autrement. Mais bien que mes propres hormones circulaient dans mon système, j’avais bien des difficultés à vivre avec moi-même au quotidien… alors, imaginez pour les autres!
J’étais à la merci de ces fluctuations, au cœur des tempêtes, ne sachant pas sur quel genre de journée émotive j’allais tomber. J’en arrivais à me sentir désarmée face à mes ressentiments, à ne plus savoir si c’était mes hormones qui m’entraînaient vers certaines journées de grande noirceur ou si c’était simplement mes réflexions, sans aucune influence hormonale.
Face à ces constatations, j’avais l’obligation de mieux me comprendre afin de trouver un équilibre au sein de mes états.
Et comme l’une de mes activités favorites dans la vie c’est de réfléchir, de faire de l’introspection, de mettre en perspective… j’ai attaqué le dossier! Et ce que j’ai découvert en moi me permet à présent de vivre ma féminité en harmonie avec ce que je suis et à en être reconnaissante en prime!
J’ai découvert que, tout comme la Terre dans ses climats tempérés, nous, femmes de partout sur cette planète, vivions aussi quatre saisons, mais… à tous les mois.
– Le printemps, marqué par le début de nos menstruations.
– L’été, notre semaine «ovulation».
– L’automne, la fluctuation turbulente de nos hormones.
– L’hiver, période «on a le moral aussi bas que notre œstrogène».
Chacune de ces saisons a des forces qu’il faut apprendre à accueillir, à assimiler, à mettre de notre bord. Parce que si l’on veut vivre au naturel, en pleine conscience, ces états reviennent tous les mois, on est aussi bien des les aimer et de nous aimer nous-mêmes au passage ☺
LE PRINTEMPS
La Terre sera assurément d’accord avec moi, c’est le mois le plus salissant! Pour elle, la bouette coule de partout; pour nous, on saigne, on tache nos draps, on change de bobettes… c’est bien de l’ouvrage afin que notre jardin puisse fleurir à nouveau. Mais malgré ces désagréments, l’énergie est assez bonne. Notre moral prend de belles envolées, on est gaie, les oiseaux reviennent progressivement dans nos têtes.
Cette semaine de notre cycle nous entraîne vers une plus grande légèreté d’Être. Bonne nouvelle pour nos amoureux, on a davantage de tendresse à leur égard, on sent que la saison des amours approche… on le trouve beau, gentil, avenant.
Je vis l’arrivée de mon printemps comme un cadeau inestimable. Ma fébrilité est palpable à la simple idée de son arrivée; car je sais combien cette saison me sera bénéfique, combien je pourrai accomplir de besogne dans les jours à venir, combien je sentirai mon corps reprendre des couleurs, combien je pourrai profiter de chaque rayon de ma vie.
Le printemps a le même effet sur nous toutes… on sort nos mini-jupes!
L’ÉTÉ
Période où tout devient possible. On a de l’énergie, nos journées s’allongent, comme si l’on ne se fatiguait jamais vraiment. On a besoin de moins de sommeil qu’à l’habitude. On peut accomplir tout ce qui nous importe presque sans relâche. On a le goût de sortir de chez nous, de voir du monde, de jaser, de partir à l’aventure.
Notre chum est tellement formidable à ce moment-là qu’on lui ferait une horde d’enfants juste parce qu’on trouve qu’on est la plus chanceuse du monde de l’avoir choisi pour qu’il partage notre vie.
On fait des plans d’avenir, de carrière, on est prête à parcourir la terre, on se sent invincible!
Personnellement, je profite à plein de cette période… c’est le meilleur moment pour prendre des rendez-vous d’affaires, faire de nouveaux contacts, des demandes de collaboration, finaliser des dossiers, se lancer dans de nouveaux défis.
Tout prend place plus aisément. Notre nature nous offre la vivacité et le soleil. On est rayonnante.
Profitez-en, l’été passe toujours en un éclair.
ET VIENT L’AUTOMNE
La période des grandes tempêtes, des soubresauts de planète. On ne se comprend plus d’une journée à l’autre, parfois c’est le grand bonheur et le lendemain on se sent comme une moins que rien. C’est normal mes amies d’amour, pendant que l’une de nos hormones est en train de monter, une autre redescend… c’est assez rock ‘n’ roll d’un point de vue météorologique quand un front chaud rencontre un front froid. C’est précisément ce qui se passe dans nos corps.
Soyez indulgents nos tendres amours. Là, notre beau prince charmant commence à se transformer en crapaud. Le moindre de ses petits commentaires a le pouvoir de nous transformer en Ursula!
On a moins de patience, mais on a encore quelques rayons de beau soleil, où on sent des restants d’été, on hume le doux parfum de nos feuilles en train de se flétrir. On voit nous quitter nos belles journées, mais nos automnes sont pleins de couleurs et de récoltes, ne les sous-estimez pas. Toute la grandeur de notre été s’allonge dans l’automne.
Je trouve mes automnes très pratiques. En fait, ces fluctuations me permettent de me connaître davantage. Je vois clairement ce qui m’irrite, ce qui me chamboule. Je constate, sans équivoque, quelles sont les zones d’ombre qui persistent encore en moi. Je parviens à percevoir ce que je ne voudrais plus faire pousser dans mon jardin relationnel et affectif à l’avenir. C’est l’occasion d’être face à mes propres tempêtes, d’accueillir mes faiblesses, d’en prendre conscience… ce n’est par contre pas toujours le temps de les régler. Attendez le retour du printemps pour replanter de nouvelles pousses dans votre coeur, mais prenez-les en note!
C’est une semaine difficile pour vous, mais aussi pour les gens qui vous entourent. La prochaine fois, avertissez-les que vous êtes en plein automne et que vos tempêtes sont tout à fait normales et saines.
L’HIVER
Saison d’isolement, de grands froids, ces nuits-là sont les plus longues. On est fatiguée, on a les hormones complètement raplapla, on a du mal à se lever du lit. On resterait couché toute la journée, on hibernerait pour ne se réveiller qu’au printemps venu.
On a tendance à broyer du noir, on réfléchit en boucle, on remet notre vie entière en question. On se convainc qu’on est une mauvaise mère, une piètre amoureuse, une incapable au travail, une fille ingrate. On ne veut plus sortir de chez soi, on passerait notre temps à dormir et à manger du chocolat… juste question de se réconforter un tantinet.
Mais c’est faux, nous avons tort de vivre nos hivers si sombrement.
L’hiver c’est la période où il y a le plus de clarté. Car même si les jours ne sont pas très longs, la neige qui recouvre nos sols nous offre les moments les plus lumineux d’entre toutes nos saisons.
Je vous invite donc, comme je me suis permis de le faire, à prendre vos hivers, vos remises en question, vos tournages en rond, comme la source de vos plus grandes lumières.
Oui, prenez le temps d’être seule dans votre caverne à réfléchir, à être face à vous-mêmes. Souvenez-vous de votre printemps, de votre été, de votre automne et voyez comment ils nourrissent maintenant votre terre qui vous semble complètement gelée. Apprenez à mieux vous connaître, à connecter avec votre solitude.
Je vous promets que si vous vous permettez de vivre pleinement vos hivers, vos printemps et toutes vos saisons suivantes n’en seront que plus grandioses.
C’est le moment d’entreprendre les plus profondes introspections.
Dans mon cas – et je sais que c’est la même chose pour plusieurs – un ou deux jours avant mes menstruations, j’ai une rage de ménage. Comme si mon système me criait qu’il en avait soupé de mon inertie.
Chez nous, on appelle cette période : «Maman en a marre!». Je change des meubles de place, je nettoie tout en profondeur, je trouve de nouveaux endroits pour ranger les choses. Stéphane attend ce moment avec impatience tous les mois.
Il s’exclame immanquablement : «Enfin, ma femme est de retour!».
Et ça souligne la fin de mes hivers.
ET REVIENT LE PRINTEMPS… TOUJOURS!
Tout mon hiver me sert, mes questionnements existentiels deviennent plus clairs, je me sens la force de me changer, de m’améliorer, d’être une meilleure moi que le mois d’avant. Je comprends mieux où je dois mettre mes énergies, qui je suis, où je vais, pourquoi je le fais.
On est vraiment chanceuse les filles de vivre tout ça. Ça nous permet, quand on s’écoute et qu’on s’accueille à travers ces fluctuations, d’être perpétuellement en mouvement. Vu de l’extérieur, on semble bien difficile à suivre, mais, pour vrai, quand on métaphorise nos états aux saisons, tout devient simple – bien qu’il faille déjà avoir fait l’exercice d’aimer chacune d’entre elles.
Avoir le privilège d’appliquer chaque mois les élévations que nos introspections hivernales nous ont offertes; être productive, amoureuse et invincible en été; à l’écoute de nos tempêtes en automne; et reconnaissante, pleine d’espoir au printemps : nous donne accès à des richesses inestimables que je n’échangerais pour rien au monde.
Ce n’est pas pour rien que plusieurs peuples considèrent la Terre comme la mère créatrice, elle reflète tous les états de notre féminité, toute la force, la nécessité et l’intelligence de nos changements de saisons.
J’espère, messieurs qui vous êtes rendus à la fin de cette lecture, que vous pourrez mieux nous comprendre et nous accompagner dans nos missions, bien spéciales, de femmes!
Et comme chaque printemps est différent, chacune de nous l’est aussi. Nos saisons s’exprimeront irrévocablement et à jamais en harmonie avec notre nature profonde et individuelle.
Je vous aime.
Arielle xxxxx
Texte écrit au coeur de l’un de mes étés!
Super texte ma belle amie, tu as une très belle poésie pour décrire les montagnes russes qui se font un party dans notre corps à tous les mois !
J’ai appris, moi aussi, à bien vivre avec ces sentiments et ces changements qui parfois semblent inexplicables…J’ai appris à m’écouter et à ”me sentir”. Il est facile de se faire envahir par des sentiments négatifs, de l’impatience et voir même de l’anxiété… (vivre dans un automne constant….) tellement qu’on peut avoir l’impression de ne plus être la même… il faut donc alors s’arrêter et se questionner, comprendre comment on peut se donner envie d’être heureux avec soi-même. L’expérimentation a été pour moi de faire des tests sur ce qui pouvait m’aider à lâcher prise et l’exercice dont le jogging mais particulièrement le yoga m’a été très salutaire. On dirait que de faire focuser mon corps à se dépenser ou à se concentrer enlevait tout les tracas et les sentiments négatifs que j’avais en moi. Quand je cours, tout ce à quoi je pense c’est un pied devant l’autre et de respirer… ca m’est tellement libérateur ! L’alimentation aussi… si tu donne de la cochonnerie à ton corps, tu vas te sentir comme une grosse cochonnerie à ton tour ! Mais l’idée c’est pas de virer folle obsédée par l’alimentation et l’exercice, simplement de trouver quelque chose qui nous aide à lâcher prise sur le stress souvent inutile que l’on s’impose soi même !
Merci pour ton commentaire, c’est toujours inspirant de voir le cheminement de d’autres femmes sur le sujet. Tu as bien raison Marie-Claude, tout ce qu’on fait de notre corps, tout ce qu’on mange a une influence plus qu’importante sur nos énergies et sur nos états. Contente de savoir que tu es bien. Je t’embrasse très fort.
Moi non plus je n’ai pas pris de pilule très longtemps…..donc comme vous il a fallu que je m’organise…et ce fut une révélation….je me suis rendue compte que lorsque le “bizarre” était présent je devais m’en servir pour me lire….cad lire ou j’en suis dans ma Vie, dans telle ou telle situation, de voir quel senti m’habitait….et je faisais face à ce que je percevais de moi..colere,ok, face à, ok, je bouge comment,……bien certain que ce n’étais pas toujours facile….mais cela a été tellement evolutif et avançant….je m’en suis servi comme indicateur d’ou mon monde émotif était rendu….cela m’a permis de me mettre à date avec moi-même…toutes les émotions y ont passées dans diverses situations…et c’est tres ok!…ce n’est pas pour rien que c’est la colere qui arrive! Ce n’est pas pour rien que c’est de la déprime qui se présente! Ce n’est pas pour rien que je ne voulais pas de sexe! Ce n’est pas pour rien que j’avais divers désirs! Ce n’est pas pour rien que j’ai pas de gout de Rien! …..Rien n’arrive pour Rien! Et j’ai utilisé ce canal pour reconnaître ce que je vivais intérieurement et me mettre en accord avec!….merci de l’occasion Arielle de Garie…bye et alp
Merci Lise! C’est effectivement fondamental de comprendre que les états d’âme que nous vivons sont directement liés aux raisons qui nous habitent. C’est très bien dit! Merci d’avoir partagé ton vécue. À bientôt alors xxx